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Discours de S.A.R. le Grand-Duc lors du diner de gala en l’honneur de S.M. la Reine des Pays-Bas à l’occasion de la Visite d'Etat au Luxembourg du 20 au 23 mars 2012
SEUL LE TEXTE PRONONCÉ FAIT FOI
Majesté,
Avec la Grande-Duchesse, j’aimerais Vous souhaiter ainsi qu’à toute Votre délégation, une très cordiale bienvenue. C’est avec une très grande joie que nous Vous accueillons aujourd’hui, 31 ans après Votre première visite d’Etat au Luxembourg.
Majesté,
Il est dans le devenir des nations des circonstances propices qui jettent les bases d’une amitié forte et solide à travers toutes les vicissitudes de l’histoire. Ceci est certainement le cas s’agissant de nos deux pays, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Sans vouloir remonter trop loin dans le temps, j’aimerais tout d’abord évoquer cette période du 19ème siècle où nos deux Etats furent réunis par la volonté du Congrès de Vienne en un même Royaume. Les Pays-Bas et le Luxembourg furent attribués au Roi-Grand-Duc Guillaume Ier pour être gouvernés en une union personnelle qui s’est poursuivie jusqu’en 1890. Les relations entre nos familles, comme d’ailleurs entre nos Etats, ont été particulièrement intenses et fructueuses. Votre visite au Luxembourg est ainsi l’occasion de chaleureuses retrouvailles familiales.
Permettez-moi de relever également la coopération diplomatique très active entre les Pays-Bas et le Luxembourg. Les débuts de celle-ci remontent au 19e siècle et elle permet encore aujourd’hui à mon pays de bénéficier de la part de la diplomatie néerlandaise d’un soutien très apprécié dans les pays où le Luxembourg n’a pas d’ambassade. Je constate également avec satisfaction que cette coopération, élargie à notre voisin commun, la Belgique, permet de faire entendre clairement notre voix. Elle contribue à mettre en valeur notre apport spécifique dans le concert des nations, tant au niveau européen que mondial.
Cette proximité a permis de jeter les bases du nouveau Traité Benelux, signé en juin 2008 à La Haye, par lequel les trois Etats parties en ont réaffirmé la pertinence en tant que symbole et laboratoire vivant de l’intégration européenne. Cette nouvelle Union Benelux vient d’entrer en vigueur le 1er janvier de cette année. Je ne doute pas qu’une dynamique forte de coopération se dégagera de cet engagement renouvelé.
Si je viens d’évoquer brièvement ces quelques moments-clé qui ont marqué notre parcours commun à travers l’histoire récente, il convient de garder à l’esprit que tout ce qui a été créé et construit ensemble reste ancré dans une réalité socio-économique, humaine et culturelle vibrante qui contribue à rapprocher nos deux peuples. Cette relation s’exprime à travers l’action de nos opérateurs économiques, les échanges d’étudiants ou encore les contacts entre acteurs culturels. N’oublions pas non plus les nombreux touristes qui, de part et d’autre, viennent profiter des multiples beautés du patrimoine naturel, culturel et historique de nos deux pays. Je voudrais enfin mentionner la très active communauté néerlandaise qui contribue magnifiquement à la diversité si caractéristique de la société luxembourgeoise. C’est cette riche réalité humaine qui est et restera le fondement même de l’amitié séculaire entre nos deux pays.
Majesté,
Si les relations d’amitié sincère entre les Pays-Bas et le Luxembourg s’enracinent dans une histoire partagée, une proximité géographique et des affinités humaines fortes, il convient aussi d’en souligner l’indispensable dimension d’avenir. Vous avez, Majesté, souhaité placer Votre visite sous le signe des défis d’avenir que nos pays doivent affronter avec courage et inventivité. Il est en effet très opportun que nous comparions nos expériences respectives et cherchions à dégager les voies et moyens pour garantir la paix sociale et la prospérité de nos populations, tout en sauvegardant ce modèle social européen qui nous tient tant à cœur. Ceci doit s’insérer dans la perspective d’un développement qui devrait être durable sur les plans écologique, économique et social.
Cette année, il y aura 60 ans que l’histoire de l’intégration européenne a commencé à s’écrire ici à Luxembourg. En fondant la CECA, la Communauté européenne du charbon et de l’acier, ensemble avec quatre autres Etats, les Pays-Bas et le Luxembourg ont alors uni leur destin dans le but de sauvegarder la paix et d’assurer le progrès économique et social. Face aux grandes mutations en cours sur le plan mondial et aux secousses que le système financier a subies ces dernières années, l’Union européenne est plus que jamais le cadre privilégié dans lequel s’inscrit l’action de nos Etats.
Majesté,
Grâce à Votre apport personnel, les Pays-Bas ont poursuivi la transformation de leur économie sous Votre règne, pour ainsi devenir un des pays les plus prospères de l’Union européenne. Lors de Votre visite au Luxembourg, Vous aurez l’occasion d’aller à la rencontre d’acteurs académiques et économiques qui animent les secteurs de pointe du Luxembourg d’aujourd’hui et de demain. Gageons que ces échanges seront fructueux et feront naître de nouvelles perspectives de coopération entre nos deux pays.
A quelques pas du lieu où nous sommes se trouve la statue équestre du Roi Grand-Duc Guillaume II, Votre arrière-arrière grand-père. La même statue est placée à l’entrée de ce haut lieu de l’histoire des Pays-Bas qu’est le «Binnenhof» à La Haye. Cela représente tout un symbole.
Votre visite d’Etat au Luxembourg, Majesté, exprime l’amitié constante entre deux peuples cherchant à bâtir un avenir de paix et de prospérité dans une Europe forte qui assume sa place dans un monde en profonde évolution. Avec conviction, détermination et confiance, nos deux Etats continuent à s’engager dans cette voie.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
C’est dans cet esprit que je Vous convie, avec la Grande-Duchesse, à lever votre verre en l’honneur de Sa Majesté la Reine, à l’avenir heureux du peuple néerlandais et aux liens d’amitié et de coopération qui existent entre les Pays-Bas et le Luxembourg.