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Interview de la Grande-Duchesse - 25 ans d'engagement avec l'UNESCO

« Le monde meilleur passe par l’égalité femme-homme ! »

 

S.A.R. la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg est devenue, en 1997, « Ambassadrice de Bonne Volonté » pour l’UNESCO. C’est la reconnaissance de son action en faveur de l’éducation des jeunes filles et l’égalité des genres, le droit des femmes et la microfinance. 10 ans plus tard, elle devenait « Eminent Advocate for Children » à l’UNICEF. Pour défendre les intérêts de tous les enfants au sein de la communauté internationale. Au total, ce sont 315 engagements officiels « UNESCO » en 25 ans !

A l’occasion de ce quart de siècle d’engagement officiel au service de ces deux programmes majeurs des Nations-Unies, Monarchie.lu propose un entretien avec S.A.R. la Grande-Duchesse. Un entretien dont le fil rouge est incontestablement le soutien sans faille aux victimes de ces violences, aux plus vulnérables de nos sociétés, et plus particulièrement aux femmes et aux enfants, au Luxembourg mais aussi dans le monde.

© Luxpress / Jean-Claude Ernst / Cour grand-ducale

Paris, 1997. UNESCO « Ambassadrice de Bonne Volonté ». Avec Federico Mayor, Directeur général de l’UNESCO

Madame, vous avez participé, au siège de l’UNESCO, à la « Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques ». C’est un sujet d’actualité…

C’est malheureusement un sujet d’actualité, oui. On a toujours eu tendance à croire qu’en cas de conflits armés, les enfants et les adolescents étaient comme « protégés » et que les lieux d’éducation, les crèches et les écoles (mais c’est vrai aussi pour les lieux de santé, les maternités et les hôpitaux) étaient épargnés. La vérité est tout autre. Force est de constater aujourd’hui qu’il n’y a plus d’éthique militaire et que, dans les conflits armés, ce sont avant tout les enfants, les filles et les femmes qui sont les premières victimes. Elles se retrouvent directement et horriblement impliquées dans le conflit… Nous pourrions même dire que c’est un peu, pour les terroristes, le règne du « Tous les moyens sont bons », ce qui est aussi dramatique qu’inadmissible.

« Ce qui me guide, c’est la volonté d’être au contact des victimes, à leur écoute. De faire entendre leurs voix ».

 
© UNICEF / Collections de la Cour grand-ducale

Paris, 2007. UNICEF « Eminent Advocate for Children ». Avec Ann Veneman, directrice générale de l’UNICEF et François Schmit, Ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et de l'Immigration

N’est-ce pas une « Journée mondiale » de plus ?

Cette journée internationale, confortée par la toute récente Conférence internationale de Londres sur la prévention des violences sexuelles dans les confits (PVSI), rappelle avant tout une résolution unanime de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Au-delà de dédier la date à la protection de l’éducation (article 1), la résolution (dans son article 2) réaffirme le droit à l’éducation pour tous et l’importance qu’il y a, dans les situations d’urgence humanitaire, à assurer la sécurité des établissements scolaires, à mettre en place des conditions propices à l’apprentissage et à dispenser un enseignement de qualité à tous les niveaux, y compris pour les filles. La résolution condamne toutes les attaques dirigées contre les écoles et l’utilisation des écoles à des fins militaires.

Et, 14 mois après l’adoption de la résolution, le 29 octobre 2021, c’est au tour du Conseil de Sécurité de l’ONU d’approuver, à l’unanimité de ses 15 membres, dont la Russie, la résolution 2601 visant à « protéger le droit à l’éducation en situation de conflit armé », en condamnant notamment six violations graves des droits des enfants en temps de guerre : les meurtres d’enfants ; les mutilations, l’utilisation d’enfants par des groupes armés ; les attaques contre les écoles et les hôpitaux ; les viols et autres violences sexuelles sur les enfants et le refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire.

© SIP / Christophe Olinger

Bangladesh, 2003. Avec le Pr. Yunus

Cela n’a pas l’air d’avoir calmé tout le monde…

Les violations graves recensées par le Conseil de Sécurité sont malheureusement toujours d’actualité. Le 15 août 2021, les talibans revenaient au pouvoir en Afghanistan. Un an après, ils ont annihilé toutes les avancées obtenues par les femmes afghanes ces 20 dernières années. Dès leur arrivée au pouvoir, et malgré leurs promesses, ils s’en sont pris, par voies de décrets et de notes d'orientation officielles, aux femmes. À toutes les femmes, les étudiantes, les sportives, les artistes, celles qui conduisent des voitures, les fonctionnaires, les journalistes, les présentatrices télé, … Avec le coup le plus violent porté le 23 mars 2022, veille de la rentrée scolaire, en excluant un million de filles des écoles secondaires. C’est indéniablement une violation du droit fondamental à l’éducation. Malgré toutes les dénonciations, l’ONU (23 mars 2022), le Parlement européen (7 avril 2022), Amnesty International (27 juillet 2022), rien n’y fait. C’est toute la population Afghane qui souffre, jusque dans ses besoins fondamentaux : se nourrir, boire, vivre en sécurité…

« Il n’y a pas de mots pour décrire le désespoir des familles afghanes, réduites à vendre leurs filles pour survivre ».

 

Pour lutter contre la pauvreté, les familles afghanes sont contraintes à organiser les mariages de leurs enfants-filles pour percevoir des dots. Les chiffres sont accablants : depuis la mise en œuvre de l’interdiction de la scolarisation des filles en Afghanistan, le nombre de mariages d’enfants a augmenté de 500% ! Il n’y a pas de mots pour décrire le désespoir et la détresse dans lesquels sont plongées ces familles, réduites à vendre leurs filles pour survivre.

© SIP / Raymond Reuter

Népal, 1998

L’ONU a recensé d’autres cas. Avec l’Ukraine à nos portes…

Que ce soit à 1500 ou à 15.000 km, la violation des conventions est tout aussi insupportable. En février 2021 débutait la guerre en Ukraine. Une commission d’enquête nommée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur les éventuelles violations des droits humains liées à l'invasion de l'Ukraine par la Russie a souligné, en décembre 2022, l'impact « dévastateur » de la guerre sur les enfants. Des milliers d’écoles (le chiffre cité est de 3000) à travers le pays ont été endommagées ou détruites, et moins de 60 % des établissements scolaires sont aptes à accueillir les enfants, qui s’y rendent par petits groupes alternatifs, la capacité d’accueil de chaque école dépendant de …la taille de son abri antiaérien. L’UNICEF y fait un travail remarquable : avec le Gouvernement, elle s’efforce d’aider les enfants à reprendre leur apprentissage, en classe lorsque cela est jugé sûr, ou par l’intermédiaire de solutions en ligne. Il faut s’imaginer la situation qui est aussi mentalement très dure : les petits ukrainiens n’étudient plus la sécurité routière, mais les munitions non explosées… Ils ne sont pas protégés dans ce conflit : le bilan de la guerre est lourd. Au 17 janvier 2023, il y a eu 7.031 tués (dont 429 enfants) et 11.327 blessés (dont 547 enfants). Et je n’entre pas dans le détail ici des dizaines de milliers d’enfants ukrainiens disparus en Russie, kidnappés ou victimes de tromperies.

© SIP / Raymond Reuter

Bangladesh, 1998

L’ONU, dans son rapport de juin 2022, a relevé des attaques contre les écoles dans d’autres guerres. Au Mali, un quart des écoles (1595 sur 6127) sont non fonctionnelles dans les zones affectées par le conflit armé. Ces violences sont en augmentation en Afghanistan, au Burkina Faso, au Cameroun, en Colombie, en Éthiopie, au Mali, au Myanmar et au Nigéria et elles sont émergentes dans d’autres pays comme le Mozambique et l’Azerbaïdjan. C’est tout simplement inacceptable ! Nous devons faire de cette journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques une priorité pour toute la communauté internationale et plus spécifiquement pour les responsables politiques qui mènent des guerres en violation flagrante avec les résolutions qu’ils ont eux-mêmes votées.

© Cour grand-ducale / Paul Schirnhofer

Liban, 2018

Les accords entre le Luxembourg et l’UNESCO ont été signés il y a 75 ans. Et vous êtres « ambassadrice » depuis 25 ans… C’est le hasard. J’ai été nommée Ambassadrice de bonne volonté auprès de l’UNESCO en 1997. Elle reconnaissait ainsi mon action en faveur de l’éducation des jeunes filles et l’égalité des genres, le droit des femmes et la microfinance. En 2007, j’étais nommée « Eminent Advocate for Children » à l’UNICEF. Pour défendre les intérêts de tous les enfants dans la communauté internationale. C’est le cœur de mon engagement. En un quart de siècle, il n’y a pas eu un seul instant où je l’ai regretté. Mais c’est le rôle des Etats de défendre le droit à l'éducation, de protéger les écoles et d’assurer un apprentissage de qualité à la jeune génération. A toute la jeune génération, aux filles et aux garçons. Le rôle des « Goodwill Ambassadors UNESCO » -nous sommes 59 à travers le monde- est aussi de servir d’aiguillons !

« C’est le rôle des Etats de protéger les écoles pour toute la jeune génération, les filles et les garçons ».

 

En quoi est-ce un combat luxembourgeois ?

Le droit à la meilleure éducation est une valeur fondamentale pour le Grand-Duché du Luxembourg que ses représentants ou toujours défendu avec courage et énergie dans les fora internationaux. Un autre programme de l’ONU, « Education in Emergencies » de l'UNRWA (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) permet l’accès à l’éducation pour plus de 540.000 enfants réfugiés palestiniens en Syrie, au Liban, en Jordanie, à Gaza et en Cisjordanie. Par habitant, le Luxembourg est le deuxième plus gros contributeur de ce programme. Le Grand-Duché a accueilli, depuis le 20 février 2021, plus de 1000 élèves ukrainiens pour une population scolaire globale luxembourgeoise de 100.000 étudiants. Le Luxembourg fait sa part. Avec intelligence.

L’école luxembourgeoise doit aussi être protégée contre des attaques. Elles ont pour nom l’intolérance, le harcèlement, les inégalités sociales, les inégalités physiques, la violence… J’ai ainsi lutté contre les troubles de l’apprentissage qui rendent les enfants inégaux dans l’école. J’ai lancé un système de bourses pour étudiantes monoparentales. Ces violences sont moins dramatiques que celles en zones de guerre, elles sont néanmoins inacceptables. Mais chaque rencontre entre les élèves luxembourgeois et les élèves ukrainiens accueillis au Grand-Duché est un enrichissement pour les uns et pour les autres. C’est en cela qu’il faut maintenir la tradition d’accueil de notre pays. C’est la diversité qui fait notre richesse.

« L’école luxembourgeoise doit aussi être protégée contre des attaques, moins dramatiques mais tout aussi inacceptables »

 
© SIP / Christophe Olinger

Laos, 2003

Quelle est la ligne de force de ces 25 années à défendre ceux et celles que personne ne défend ?

Ce qui me guide, c’est incontestablement la volonté d’être au contact des victimes, à leur écoute. De faire entendre leurs voix. Je suis intervenue dans une vingtaine de pays. On a gentliment dit que j’étais la voix de celles et de ceux qui n’en ont pas. Ce sont les enfants touchés par le SIDA, les enfants emprisonnés en Afrique pour des délits de droit commun, les enfants-soldats et les enfants exploités sexuellement. Ce sont les femmes discriminées par ce qu’elles sont femmes. Ce sont les femmes qui sont violées par des terroristes qui utilisent le viol comme arme de guerre. Ce sont les femmes à qui l’on refuse des financements pour leurs projets. Ce sont les femmes dont les droits sont bafoués un peu partout à travers le monde. Ce sont des femmes qui, dans notre culture occidentale, se battent toujours pour l’égalité des sexes, des salaires et plus simplement encore pour le respect de leurs libertés individuelles. Victimes, enfants et femmes : c’est le sens de la Fondation « Stand, Speak, Rise Up ! » que j’ai lancée et qu’il faudra prolonger. Ces combats sont en effet, et malheureusement, bien loin d’être terminés. Je les mène à travers le monde mais aussi à Luxembourg.

© Maison du Grand-Duc / Sophie Margue

Luxembourg, 2022. 75e ans de l’adhésion du Luxembourg à l’UNESCO

Vous menez ces actions avec des personnes dont l’engagement est sans faille et reconnu par l’obtention du prix Nobel…

Les caisses de résonnance ne sont jamais assez fortes pour parler de ce que traversent les victimes. Nous ne nous limitons pas à la création de l’indignation. C’est l’action que nous préconisons avec la volonté, optimiste et bienveillante, d’apporter le changement. Je fais donc profiter ces victimes d’un peu de notoriété via le réseau de l’épouse du Chef de l’Etat d’un pays dont l’influence n’est pas proportionnelle à sa taille. Mais je les accompagne surtout dans leur mobilisation personnelle et dans les démarches qu’elles effectuent à tous les niveaux pour faire reconnaître leur statut de victimes et pour que les drames qu’elles ont vécus s’arrêtent. Ces combats, je peux vous garantir que mon époux, avec qui nous en parlions déjà sur les bancs de l’Université, les partage aussi. Et beaucoup d’autres à travers le monde.

© SSRU / Marion Dessard

Luxembourg, 2019. "Stand Speak Rise Up !". Le Couple grand-ducal avec le Dr Denis Mukwege et le Pr. Muhammad Yunus, les deux Prix Nobel de la Paix 2018

Le Pr Yunus (Prix Nobel de la paix 2006) a créé le micro-crédit lançant, en 1977, la « Grameen Bank » qui a accordé les premiers micro-crédits aux paysannes du Bengla-Desch, réservant prioritairement les crédits aux femmes. Avec un succès remarquable : aujourd’hui, plus de 130 millions de personnes en profitent. Avec le Pr Yunus, nous travaillons en Inde mais aussi au Luxembourg, à lever les barrières qui bloquent l’égalité des genres dans le monde du travail et de l’entreprise. Avec des résultats concrets incluant des partenaires bancaires grand-ducaux que je remercie chaleureusement ! Lancé en juillet 2006, le label LuxFLAG Microfinance permet de débloquer des capitaux auprès d’investisseurs institutionnels et privés, afin de soutenir le secteur de l’inclusion financière. Et la Banque Européemnne d’Investissement (BEI) aide les plus vulnérables en accordant des prêts et d’autres formes de soutien à des organismes de microfinance et des sociétés d’investissement.

Le Dr Mukwègé (Prix Nobel de la paix 2018), j’en suis sûre, se sent plus utile dans les blocs opératoires de son hôpital à Panzi que sur les plateaux de télé ou dans les assemblées politiques ou universitaires. Mais, témoin direct des drames provoqués par l’usage du viol comme arme de guerre, il tient à tout faire pour y mettre un terme et donc, en rassemblant les victimes avec sa Fondation « Connecting survivors », il donne la parole aux victimes et porte la notion de la « masculinité positive » là où le changement peut être initié.

Nadia Murad (Prix Nobel de la paix 2018), elle, est une victime de Daech. Prix Nobel de la Paix à 25 ans pour son combat contre l'esclavage sexuel, dont elle a été victime en Irak, elle est ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains.

© SSRU / Sophie Margue

Luxembourg, 2019. "Stand Speak Rise Up !". Le Couple grand-ducal avec le Dr Denis Mukwege et Nadia Murad, les deux Prix Nobel de la Paix 2018

Après 25 ans de combats et de constats, où puisez-vous votre énergie optimiste ?

Dans les témoignages, les pleurs et les sourires, des victimes que je rencontre, même si je sais qu’il y en a encore beaucoup d’autres, y compris à Luxembourg, qui appellent à l’aide. Dans l’engagement de nombreux citoyens, hommes et femmes, connus et inconnus, y compris à Luxembourg, qui se battent à leur niveau pour un monde meilleur. Dans l’implication d’Etats qui prennent des nouvelles responsabilités dans des thématiques comme la protection de l’éducation contre les attaques. Dans le passé. J’ai pu constater que le travail de tous (comme la situation des enfants du viol par exemple) paye. La situation de la femme a globalement évolué même si, comme on le voit aujourd’hui, rien n’est jamais acquis. Dans l’avenir. A côté du combat environnemental, les jeunes sont mobilisés sur l’égalité femmes-hommes. Le monde meilleur que nous appelons de nos vœux passe par cette égalité-là.

Enfin, je suis optimiste de nature. Je suis fière d’être Luxembourgeoise depuis plus de quarante ans et fière d’être Ambassadrice de l’UNESCO depuis un quart de siècle. Je remercie tous ceux qui me soutiennent dans mon action depuis toutes ces années.

315 engagements UNESCO

Le recensement des engagements de S.A.R. la Grande-Duchesse qui sont liés à ses mandats UNESCO (25 ans) et UNICEF (15 ans) est impressionnant. 315 engagements ont été recensés sur la période 1997–2022. Dont 249 à Luxembourg et 36 à travers le monde. Il faut y ajouter les vidéos en ligne qui ont augmenté en période COVID.

Les engagements se répartissent en cinq grands secteurs : Femmes/SSRU (65), Enfance/Education (88), Microfinances (21), Santé (55) et divers humanitaire (81) en lien avec la pauvreté. Certains engagements se chevauchent.

© Cour grand-ducale / Sophie Margue

Liban, 2018

Dans les prisons de Bujumbura

« En 25 ans, l’action qui m’a le plus marquée a eu lieu en 2009, au Burundi, qui était sorti, quatre ans plus tôt, de la guerre civile. Les travailleurs humanitaires que je rencontrais régulièrement m’avaient fait part de la présence d’enfants emprisonnés pour des délits de droit commun. J’ai été reçue par le Président qui avait amnistié les enfants-soldats et je l’en ai félicité avant de lui demander, de mère à père, s’il pouvait aussi faire en sorte qu’il n’y ait plus d’enfants pour des délits de droit commun dans les prisons du pays. Il a appelé le Ministre de la Justice en lui demandant de m’aider. Je suis rentrée dans la prison centrale de Bujumbura. J’y ai trouvé les enfants qui se sont accrochés à moi. « Sortez-nous de là » pleuraient-ils. Ils avaient entre 12 et 16 ans. Ils étaient plus de 600 !

© LUXPRESS / Jean-Claude Ernst

Bujumbura (Burundi), 2009

Notre Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse est intervenue financièrement, avec d’autres, pour aider Maggy Barankitse, surnommée « l’ange du Burundi » et qui avait créé la maison « Shalom » pour les enfants tant hutus que tutsis, à accueillir tous ces jeunes et à les aider dans le long travail de réinsertion. C’est, assurément, un de mes souvenirs les plus marquants. Au début, quand j’interrogeais les officiels sur ces enfants, l’on me répondait inexorablement : « il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit »…