Trounwiessel - Discours du dîner de Gala | 04/10/2025 - Palais grand-ducal
Majestés,
Herr Bundespräsident,
Monsieur le Président de la République,
Altesses Royales,
Här Chamberpresident,
Här Premierminister,
Léif Invitéen,
Ce matin, en prêtant serment devant la Chambre des députés, j’ai tenté de mettre des mots sur ce qui m’anime profondément. Je me suis référé à une grande dame de notre histoire, la Grande-Duchesse Charlotte, mon arrière-Grand-Mère, elle qui incarnait l’esprit de résistance des Luxembourgeois. Avec son fils, le Grand-Duc Jean, mon grand-père, ils ont su, dans les heures les plus sombres de notre histoire, incarner l’espoir et la dignité d’un peuple attaché à sa liberté.
Leur engagement, leur courage et leur foi en l’avenir ont tracé le chemin que nous poursuivons aujourd’hui. Celui d’une nation qui, sans jamais renier sa souveraineté, choisit le dialogue plutôt que le repli, la coopération plutôt que la confrontation.
Il m’est donné aujourd’hui de porter, avec un profond sens du devoir et une vive conscience de l’importance de cette tradition, les valeurs et les principes que mon arrière-grand-mère, mon grand-père et mes parents m’ont transmis avec tant de conviction. Mais, il s’agit aussi, désormais, d’inscrire la monarchie dans le 21ᵉ siècle et de lui permettre de déployer pleinement son potentiel au service de notre société.
Chaque règne s’est distingué par des accents particuliers et des points forts, reflétant les défis propres à son époque. Aujourd’hui, les engagements que mon épouse et moi-même portons en faveur d’une société cohésive, inclusive et solidaire, ne sont pas seulement des repères qui orientent notre action au service du pays ; ils incarnent aussi l’âme du Grand-Duché moderne et ont largement contribué à son rayonnement et à sa prospérité.
Ces valeurs, toutefois, ne sauraient être perçues comme un apanage luxembourgeois. Car elles n’auraient pu porter leurs fruits ni façonner notre société avec autant de force si nous n’avions su, collectivement, nous ouvrir au monde et accueillir sa diversité avec confiance et générosité.
En prêtant serment ce matin, j’ai en effet tenu à réserver un moment particulier à un projet qui m’est profondément cher. Un rêve, une ambition qui, au fil du temps, a germé, s’est enracinée et s’est imposée comme un testament puissant de notre unité. Une vision qui a largement contribué à l’essor du Grand-Duché, et qui, malgré les incertitudes de notre époque, demeure porteuse d’espoir dans un monde en constante mutation. Je parle, bien entendu, de l’Europe.
Les valeurs qui m’animent sont aussi celles que l’Europe incarne : solidarité, liberté, démocratie et égalité, ainsi que le respect de l’état de droit et de la dignité humaine. Elles forment, avec nos institutions, le socle de nos démocraties et constituent le cœur de cette identité européenne que nous partageons et que nous avons la responsabilité de préserver.
Nous nous retrouvons ce soir entre amis, entre voisins, entre Européens.
Je suis profondément honoré de la présence parmi nous des Chefs d’Etat de nos pays voisins, dont nos cousins du Benelux, venus célébrer aux côtés des Luxembourgeois ce moment marquant de notre histoire institutionnelle. Depuis des siècles, nos nations partagent bien davantage que des frontières géographiques. Elles ont tissé des liens indéfectibles, fondés sur une coopération politique, économique et culturelle exemplaire, mais aussi sur une amitié sincère entre nos peuples.
De cette proximité sont nées des expériences partagées, des alliances patiemment construites et la conviction profonde d’un destin commun. Ensemble, nous avons surmonté bien des épreuves et, ensemble, nous avons façonné un avenir fondé sur le respect mutuel et la volonté de bâtir une Europe unie et résiliente.
Le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, la France et l’Allemagne, nous représentons le cœur de l'Europe : cinq des six pays qui ont pris l'initiative de cette aventure audacieuse qu'est devenue l'Union européenne. Et je salue les présidents Metsola et Costa qui étaient avec nous ce matin pour représenter cette Europe, mais aussi le président italien Mattarella, que mon père a accueilli dans cette même salle en juin dernier. Le Président disait alors : « C'est dans les relations entre nos sociétés respectives et nos peuples, que la fraternité entre nos pays tire sans cesse un regain de vigueur, unis comme nous le sommes par une communauté de valeurs aux fondements solides ».
Ces mots résonnent avec une justesse particulière aujourd’hui. Car c’est bien dans les relations entre nos peuples, dans les gestes de confiance et les élans de solidarité, que l’Europe puise sa vitalité. Notre pays, aux dimensions modestes mais à l’esprit résolument ouvert, a su faire de la coopération un principe fondateur et du multilatéralisme une vocation. C’est cette Europe-là que nous célébrons ce soir : une Europe des valeurs, une Europe de la paix, une Europe qui, malgré les vents contraires, continue de croire en la force du lien et en la dignité de chaque nation. Seule une Europe forte et unie est capable de défendre notre mode de vie. Ce n’est pas une opinion, mais une réalité géostratégique fondamentale.
Ce soir, en présence de nos partenaires et amis, nous réaffirmons cette fidélité aux principes qui nous unissent. Car c’est en restant fidèles à notre histoire, à nos valeurs et à notre responsabilité collective que nous bâtissons une Europe capable de relever tous les défis de demain.
Heute Abend, im Kreise unserer Partner und Freunde, bekräftigen wir unsere tiefe Verbundenheit mit den Prinzipien, die uns einen. Denn nur, indem wir unserer Geschichte, unseren Werten und unserer gemeinsamen Verantwortung treu bleiben, schaffen wir ein Europa, das den Herausforderungen von morgen mit Zuversicht und Stärke begegnen kann.
Kéint ech Iech elo alleguerten invitéieren Äert Glas ze hiewen:
op Europa,
op eis Frëndschaft,
op mäi Papp, de Grand-Duc Henri, a meng Mamm, d’Grande-Duchesse Maria Teresa,
op Lëtzebuerg!
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